Epicondylalgie
Elle sert de garde-fous à
l'utilisation excessive qui nuirait à la
cicatrisation naturelle. Cette incertitude sur
le mécanisme douloureux explique les grandes
variations dans l'évolution naturelle de la
maladie et surtout la très grande diversité
des différents traitements proposés.
-Les examens complémentaires ont
essentiellement pour but d'éliminer une
pathologie adjacente ou une cause articulaire ou
nerveuse. L'électromyogramme peut être
effectué à la recherche d'une compression
du nerf radial. Un arthroscanner peut être
utile si l'on suspecte une lésion intra
articulaire. L'IRM du coude peut montrer les
lésions tendineuses
des épicondyliens (C) mais pas statuer sur
la gravité de la lésion ni sur le type de
traitement, ni sur le résultat.Les
principes thérapeutiques.La revue des
traitements publics retrouve des résultats
qui globalement tournent autour de 80 % de bons
et excellents résultats. Les facteurs
habituels de mauvais pronostic (accidents de
travail, Speed syndrome) diminuent le
pourcentage de bons résultats. Il est bien
difficile de trouver des arguments scientifiques
pour une technique supérieure à une autre.
Plutôt qu'un traitement particulier, il faut
penser à une logique thérapeutique :
Le premier principe pourrait être de considérer la douleur comme un signal d'alarme de l'organisme par apport à une défaillance tendineuse liée à un tendon vieillissant et l'utilisation demandée. La douleur serait alors comme un message de l'organisme, afin qu'il se mette au repos pour permettre la réalisation de la cicatrisation, ou en tout cas la mise à niveau des exigences physiques. Il s'agit d'un point de vue assez naturaliste de la maladie. L'association des médecins généralistes hollandais recommande ainsi de ne rien faire sur le plan médical. Les thérapeutiques ne font alors qu'accompagner la guérison naturelle. Le repos peut recouvrir de nombreuses formes : la modification du geste et de l'objet (professionnels ou sportifs) la diminution des gestes répétitifs,de la force de la prise. L'arrêt sportif ou professionnel, l'adaptation du poste de travail, de même que l'immobilisation par attelle, (continue puis alternée immobilisant le coude ou le poignet) sont souvent efficaces mais pas toujours possibles sur une longue période. La rééducation à base de massage, de traitement physique comme l'ionisation anti-inflammatoire peut avoir un effet sur la vascularisation et la cicatrisation tendineuse. Le traitement médical est une arme à double tranchant : les antalgiques et les anti-inflammatoire diminue la douleur mais peut être aussi la réaction de cicatrisation. Il en est de même des infiltrations de dérivés cortisonés, qui ont un effet spectaculaire réalisant un véritable test thérapeutique. Il est possible que la diminution de la réaction de cicatrisation, la suppression du garde-fou par la suppression de la douleur liée à l'infiltration gène la cicatrisation naturelle et physiologique du tendon. D'autres traitements médicaux ont été proposés : l'injection de toxine botulique paralyse temporairement le muscle et diminue la tension sur le tendon. Il en est de même des chocs à ultrasons qui agissent sur les réactions tissulaires de cicatrisation et de l'injection de sang.
Le deuxième principe
thérapeutique est l'induction
d'une nouvelle réaction de cicatrisation. Il
s'applique aux cas où l'insertion
tendineuse est trop fibreuse pour pouvoir encore
cicatriser naturellement, ainsi qu'aux
patients qui ne peuvent pour des raisons
sportives ou professionnelles attendre plusieurs
années le résultat des traitements
conservateurs. De nombreuses techniques sont
possibles notamment chirurgicales ou
arthroscopique.
Les manipulations
externes avec étirement, semblent rechercher
une rupture par la mise en tension extrême des
tendons incriminés.
La ténotomie
consiste à sectionner le tendon responsable
des douleurs. Outre la une réaction cellulaire
et la constitution d'une cicatrisation neuve et
efficace, l'effet recherché est une détente
sur les tendons à effet antalgique.
L'inconvénient théorique de la ténotomie
est sa réalisation au niveau de l'insertion
des épicondyliens qui est souvent saine. La
zone de tendinose est souvent plus distale.
Cette ténotomie peut se faire soit à ciel
ouvert, soit par mini open ou percutané, soit
par arthroscopie.
L'excision parage avec
éventuellement réinsertion tendineuse
consiste à aborder le coude par voie
chirurgicale, pour exciser le tissu fibreux
inefficace. La fermeture par suture permet la
cicatrisation. Une variante est la réinsertion
: celle-ci associe le principe thérapeutiques
des deux techniques précédentes associées.
Elle consiste par voie chirurgicale, à exciser
la zone de tendon pathologie avec un effet
d'allongement par désinsertion du tendon des
épicondyliens. Il existe de nombreuses
variantes techniques utilisant différentes
techniques de désinsertion ou d'allongement du
tendon. L'arthrotomie, l'immobilisation
éventuelle associées, augmente le taux de
complications ainsi que les contraintes post
opératoires. Elles nécessitent la protection
par une attelle pendant 3 semaines. Les suites
postopératoires sont donc forcément beaucoup
plus longues avec la nécessité souvent
d'une rééducation pour récupérer la
mobilité et la force. Le but de ces
interventions beaucoup plus exigeantes est
d'obtenir non seulement la sédation des
douleurs mais également la récupération de
la force et la cicatrisation des lésions.
Les
conséquences de tels gestes chirurgicaux
comportent les risques liés à toute
chirurgie notamment articulaire ou péri
articulaire avec une possibilité bien entendu
d'infection comme pour toute chirurgie, de
perte partielle de la mobilité qui est en
général très limitée ou très rare. Les
résultats sur la douleur sont rarement
parfaits et ne sont pas constamment obtenus avec
selon la littérature médicale, de 60 à 90%
de succès. Ces résultats sont modestes mais
s'expliquent car ils s'adressent aux
échecs souvent anciens des traitements
conservateurs. Tout ceci explique pourquoi la
chirurgie n'est pas proposée d'emblée
mais après échec des traitements non
chirurgicaux poursuivis de façon
consciencieuse de 3 à 6 mois.