Entorses du poignet
Le poignet est une articulation complexe permettant des mouvements en force de grande amplitude dans les deux plans de l’espace.
Ce sont les ligaments qui maintiennent la stabilité de l’articulation, solidarisent les 8 petits os du poignet de façon harmonieuse en permettant une mobilité très importante qui positionne la main dans l’espace. Ce poignet à géométrie variable reste stable en hauteur et donc garde sa force, quelle que soit sa position.
La première rangée du carpe associant scaphoïde-lunatum(ou semi lunaire) et trichetrum (ou pyramidal), se comporte comme une voute à géométrie variable, transmettant les contraintes de la poigne à l’avant-bras (flèche bleue claire). Ces trois os sont solidarisés entre eux par des ligaments intrinsèques : ligament scapho-lunaire et ligament trichetro-lunaire. Le ligament scapho-lunaire (en bleu foncé), est la véritable clef de voute qui cède en cas de traumatisme, entraînant une désorganisation du carpe.
Cette désorganisation qui se voit sur les radiographies par les positions ou des écarts anormaux des os entre eux, est surtout une perte de l’harmonie des mouvements du carpe. Cette anomalie de la cinétique du carpie préexiste souvent avant que les radiographies soient parlantes. Il existe en effet différents stades de gravité des entorses, de la simple perturbation discrète de la cinétique intra carpienne jusqu’à la désorganisation complète. Il en résulte une perte de force et des douleurs, de tolérance très variable d’une personne à l’autre. Certaines personnes ne consultent parfois qu’au stade de l’arthrose qui survient progressivement en quelques années ou décennies. L’aspect radiographique de ces poignets arthrosiques que les spécialistes appellent des SLAC WRIST est caractéristique, touchant différentes zones du carpe, avec un pincement articulaire progressif dans un ordre constant (1-2-3).
De nombreuses interventions ont été décrites pour éviter cette évolution néfaste. Leur nombre reflète leur imperfection réciproque, et la difficulté à choisir l’intervention adéquate en fonction du stade évolutif des lésions. La rareté des entorses graves, la variété des stades et des lésions, rendent difficiles l’évaluation des nombreuses techniques à disposition. Celles-ci vont des plus légères par arthroscopie avec des « nettoyages », des petites sutures ou des brochages (1), aux blocages partiels (appelés arthrodèses partielles intra-carpiennes (2 et 3)), en passant par des réparations ligamentaires à ciel ouvert (4).
Schématiquement, plus l’intervention est importante, plus elle est efficace sur la réorganisation du carpe mais plus elle est enraidissante. D’une manière générale, les poignets opérés sont rarement normalisés ou oubliés. Dans les formes arthrosiques vues tardivement, il existe des solutions de recours, souvent chirurgicales comme des arthrodèses intra-carpiennes.
Plus les lésions sont évoluées, plus le résultat est modeste en mobilité, le but principale étant le soulagement des douleurs et l’amélioration de la force de la poigne, souvent liée.