Factures du poignet
Elles concernent les fractures de l’extrémité inférieure du radius et de l’ulna d’une part et les fractures du scaphoïde carpien d’autre part. Le membre supérieur est une chaine ostéo-articulaire dont les maillons faibles varient avec l’âge. Le petit enfant se casse volontiers au niveau du cartilage de croissance. Le problème principal est celui des lésions du cartilage qui peut perturber la croissance ultérieure. L’adolescent et l’adulte jeune se cassent volontiers le scaphoïde ou le ligament scapho-lunaire. La personne âgée se fracture volontiers au niveau de l’extrémité inférieure du radius au niveau de la jonction entre la diaphyse et l’articulation. Les fractures du scaphoïde posent deux problèmes : celui de leur diagnostic initial qui n’est fait que dans 50 % des cas en urgence. L’os est petit, contourné et les fractures mal vues sur des radiographies basiques. La fracture se révèle parfois des mois ou des années plus tard au stade de la pseudarthrose. Celui de sa consolidation qui est difficile sauf dans les cas où la fracture est non déplacée et traitée en urgence. Le choix se pose alors d’une immobilisation par manchette en résine pendant deux mois et demi ou d’un vissage percutané qui allège l’immobilisation externe.
Les deux possibilités ont des avantages et des inconvénients qui se discutent. Dans les autres cas, la chirurgie est le plus souvent nécessaire pour obtenir la consolidation avec des fixations métalliques, des greffes osseuses à discuter au cas par cas. Les fractures de l’extrémité inférieure du radius et de l’ulna (autrefois nommé cubitus), sont et vont devenir de plus en plus fréquentes. Elles sont en effet liées à l’âge et au traumatisme par chute. Le vieillissement progressif de la population, la mode des sports à haute vélocité qui sont responsables de chute de plus en plus violentes en sont l’explication. Il faut discerner deux grandes familles de fracture du radius qui est l’os principal du poignet : les fractures à déplacement antérieur qui sont toujours à opérer, et les fractures à déplacement postérieur moins péjoratives. Les déplacements antérieurs sont instables du fait de la force des fléchisseurs et les cals vicieux (nom donné à la consolidation en position néfaste, non anatomique) mal tolérés. Les déplacements postérieurs (appelé fracture de Pouteaux-Colles), sont d’autant moins bien tolérés que déplacement est important et que l’utilisation du poignet est intensive. Le même déplacement sera plus facilement toléré et traité par plâtre chez un retraité que chez un jeune sportif. Ce dernier sera opéré pour se rapprocher de l’anatomie normale, gage de normalité ultérieure. La réduction du déplacement nécessite obligatoirement la mise en place de matériel métallique pour stabiliser la fracture. Elle est intrinsèquement instable car la fracture écrase en arrière l’os ce qui crée un vide, source de récidive du déplacement. Le type de matériel (Plaque verrouillée ou brochage de Py ou de Kapandji par exemple) dépend des habitudes du chirurgien, d’exigences particulières.
Les plâtres en position extrême comme sur cette imagerie font souffrir les tissus et sont d’un autre âge. Une attelle complémentaire est souvent nécessaire sauf peut-être pour les plaques. Certains traumatismes très violents, souvent chez les jeunes sportifs ou conducteurs de deux-roues, peuvent combiner les deux types de fractures. La perfection de la restitution de l’anatomie articulaire permet de prévenir la raideur douloureuse et l’arthrose secondaire qui est survient lorsque la surface articulaire présente des marches d’escalier supérieures à 2 mm.